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les 8 membres du yoga

Mon inspiration à vous partager les fondations du yoga est de vous sensibiliser à la philosophie sous-jacente a celui-ci, l’octuple sentier, les 8 membres du yoga. Le yoga ayant une popularité grandissante, certains adeptes croient que de pratiquer le yoga se résume a  pratiquer de temps à autre des postures (asanas) ignorant qu’au fond, il ne s’agit là que du 1/8 d’une véritable démarche yogique. Ceci dit, pratiquer des asanas ne serait-ce que pour une seule séance fait indéniablement du bien sur le plan biomécanique physiologique et énergétique. S’offrir un moment de respiration consciente dans une mouvance lente et attentive assainit et suscite un sentiment de paix intérieure. Il est normal lors d’une première expérience de frapper le mur de notre réelle condition physique mais comme pour toutes formes de discipline physique, une douce progression s’installe avec la répétition.Une pratique régulière rejoint le 3e membre du yoga. Ainsi, pour le plaisir de connaître un peu mieux cette science millénaire, je vous présente :

Les huit membres du yoga
Dans les *Yoga Sutras de Patanjali, les huit membres du yoga, étapes ou branches sont appelés ashtanga (ashta=huit, anga=membre, étape, branche). Il s’agit essentiellement de règles de vie pour atteindre le bonheur. Ces huit étapes suggèrent une ligne de conduite morale et éthique, une auto-discipline. Elles contribuent à la bonne santé physique et nous font prendre conscience des aspects spirituels de notre nature.
1. Yama
Yama, le premier membre, concerne les normes éthiques et le sens de l’intégrité et vise notre comportement. Les Yamas sont des règles de conduite en société, la Règle d’or étant : « Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fasse ».
Les cinq yamas sont :
Ahimsa : la non-violence
Satya : la vérité
Asteya : l’honnêteté (ne pas voler)
Brahmacharya : la continence
Aparigraha : la non-convoitise

Chantal Christin

professeure de yoga et naturothérapeute certifiée

2. Niyama
Niyama, le second membre, concerne l’auto-discipline et les observances spirituelles, comme par exemple, aller au temple ou à l’église régulièrement, bénir les repas, créer sa propre pratique de méditation personnelle ou faire des balades contemplatives, seul, dans son intimité spirituelle.
Les cinq niyamas sont :
Saucha : la propreté
Samtosa : le contentement
Tapas : l’austérité spirituelle (et non pas un amuse-gueule espagnol;-))
Svadhyaya : la connaissance des textes sacrés par la lecture et la connaissance de soi-même
Isvara pranidhana : l’abandon à Dieu ou a la source
3. Asana
Les Asanas, postures pratiquées dans le yoga, constituent le troisième membre. Du point de vue yogique, le corps est considéré comme le temple de l’esprit. Il est donc essentiel d’en prendre soin pour notre évolution spirituelle. En pratiquant des asanas, nous développons une habitude de discipline et une faculté de concentration, toutes deux nécessaires à la méditation.
4. Pranayama
Le pranayama, généralement traduit comme la maîtrise de la respiration, est la quatrième étape. Il consiste à maîtriser le processus de respiration tout en reconnaissant le lien entre la respiration, l’esprit et les émotions. Le terme technique pranayama signifie « extension de la force vitale ». Pour les yogis, non seulement il rajeunit le corps, mais il prolonge aussi la vie. Vous pouvez pratiquer le pranayama comme une technique à part, simplement assis pour une série d’exercices de respiration ou l’associer à votre pratique quotidienne de yoga.
Ces quatre premières étapes de yoga ashtanga de Patanjali visent à affiner notre personnalité, à acquérir une certaine maîtrise de notre corps et à développer une conscience énergétique de nous-mêmes. Tout cela nous prépare à la deuxième moitié de ce voyage, qui concerne davantage les sens et l’esprit et a pour objectif de nous faire atteindre un niveau de conscience supérieur.
5. Pratyahara
Pratyahara, le cinquième membre, signifie retrait ou transcendance sensorielle. Au cours de cette étape, nous faisons l’effort conscient de détacher notre conscience du monde extérieur et des stimuli externes. En étant pleinement conscient de cultiver un détachement de nos sens, nous dirigeons notre attention vers l’intérieur. La pratique du pratyahara nous permet de prendre du recul pour nous observer nous-mêmes et nous permet de contempler objectivement nos envies : des habitudes qui nuisent peut-être à notre santé et sont susceptibles de freiner notre développement intérieur.
6. Dharana
Chaque étape nous prépare pour la suivante, la pratique de pratyahara crée donc les conditions pour dharana, la concentration. Débarrassés des distractions extérieures, nous sommes plus en mesure de gérer les distractions de l’esprit lui-même. Ce qui est loin d’être facile ! Dans la pratique de la concentration, qui précède la méditation, nous apprenons à ralentir le processus de réflexion en nous concentrant sur un seul objet mental : un centre énergétique spécifique dans le corps, l’image d’une divinité ou la répétition silencieuse d’un son. Nous avons bien sûr déjà commencé à développer nos capacités de concentration lors des trois précédentes étapes de la posture, de la maîtrise de la respiration, et du retrait des sens. Dans les asanas et le pranayama, même si nous nous concentrons sur nos actions, notre attention vagabonde. Notre centre d’attention se déplace constamment afin de peaufiner les nombreuses nuances d’une posture ou technique de respiration particulière. Dans pratyahara, nous nous observons nous-mêmes. Dans dharana, nous nous concentrons sur une seule chose. Des périodes de concentration prolongées conduisent naturellement à la méditation.
7. Dhyana
La méditation ou contemplation, septième étape de l’ashtanga, est le flux ininterrompu de concentration. Bien que les notions de concentration (dharana) et de méditation (dhyana) semblent se rejoindre, il existe une distinction subtile entre ces deux étapes. Alors que dans la pratique du dharana, nous fixons notre attention sur un point, dhyana est un état de pleine conscience sans concentration. L’esprit est alors apaisé, et dans ce silence, il produit peu ou pas de pensées. La force et l’endurance que requiert cet état de quiétude sont assez impressionnantes. Mais ne vous découragez pas. Cela peut sembler difficile, voire impossible, mais n’oubliez pas que le yoga est un processus. Même si l’on ne parvient pas à atteindre la posture parfaite ou l’état de conscience idéal, chaque étape de notre évolution est bénéfique.
8. Samadhi
Patanjali décrit cette huitième et dernière étape d’ashtanga, samadhi, comme un état d’extase. Lors de cette étape, le méditant fusionne avec l’objet de sa méditation et transcende-le-moi. Il en vient à réaliser une connexion profonde avec le Divin, une interconnexion avec tous les êtres vivants. Cette réalisation s’accompagne de la « paix qui permet toute compréhension » ; l’expérience du bonheur et de ne faire qu’un avec l’Univers. À première vue, ce genre d’objectif peut sembler quelque peu idéaliste, voire prétentieux. Mais si l’on réfléchit bien à ce que l’on attend de la vie, la joie, l’épanouissement et la liberté n’auraient-ils pas leur place sur notre liste d’espoirs, de souhaits et de désirs ? Ce que Patanjali décrit comme l’achèvement du parcours yogique est, au fond, ce à quoi aspirent tous les êtres humains : la paix. Nous pourrions également réfléchir sur le fait que l’on ne peut ni acheter, ni posséder cette ultime étape du yoga, « l’illumination ». On ne peut en faire l’expérience qu’à travers le dévouement continuel de l’aspirant. Et tel que Bouddha le disait : soyez à vous-mêmes votre propre refuge. Soyez à vous-mêmes votre propre lumière.
*les yoga sutra de Patanjali : recueil de 195 aphorismes, phrases brèves, laconiques, destinées à être mémorisées.